En Chine, le taux de chômage des jeunes a atteint un nouveau record en mai et devrait encore augmenter en juillet 2023. Face à cette nouvelle réalité du marché du travail, certains prennent le parti d’en rire. De curieuses photos de fin d’études montrant des étudiants « morts-vivants » ont envahi les réseaux sociaux ces dernières semaines.
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De notre correspondant à Pékin, Stéphane Lagarde avec Louise Maidu bureau de Pékin
Le corps et les bras ballants pliés sur une barrière, allongée tête en bas sur une rampe d’escalier, ou encore face contre terre devant l’entrée de l’université, mademoiselle Zhang comprend à d’énoncer non pas le système, mais une certaine absurdité de l’existence.
Des années à travailler pour, finalement, ne pas être sûr de trouver un emploi, précise Melle Zhang, ancienne étudiante en architecture, jointe par RFI à Wuhan dans le centre de la Chine : « En fait, j’ai découvert ces photos d’étudiants morts-vivants sur les réseaux sociaux. J’ai trouvé ça drôle et intéressant. Je ne pensais pas au Tangping, mais j’aimais le style zombie. Cela montre bien la sensation d’épuisement éprouvée à la fin d’un maître. »
Prendre les choses avec humour
Ces « selfies zombies » sont loin des photos traditionnelles lisses, voire retouchées de fin d’études, bouquet de fleurs à la main et manuel sous le bras, soulignées CNNalors que près de 12 millions de nouveaux diplômés viennent d’entrer sur le marché du travail en Chine, un record !
Record aussi : celui du chômage des 16-24 ans qui a atteint 20,8 % en mai dernier. Les entreprises hésitent à embaucher en raison de la faiblesse de la demande. De là à « s’allonger à plat », « Tangping », comme on dit en mandarin, « tout lâcher », il ya un pas que n’a pas souhaité franchiser notre étudiante en architecture qui a trouvé un poste dans l’administration : « La moitié des étudiants en master ont trouvé un emploi, les autres cherchent encore. C’est probablement que l’environnement général n’est pas bon. Il y a beaucoup d’emplois fatigants et peu de rémunérateurs. Résultat : beaucoup tentent de passer les examens de la fonction publique. Et, puis, il y a trop de diplômés. »
Trop de diplômés dans certains secteurs, mais manque de bras dans les usines. Le gouvernement a initié une réforme de l’éducation pour pallier le manque d’employés dans l’industrie. « Insuffisant ! », dit une partie de la jeunesse chinoise qui a réfléchi au sens de la vie pendant les années Covid et se dit aujourd’hui fatiguée des horaires à rallonge, du stress au kilomètre pour des salaires permettant parfois à peine de vivre dans des mégalopoles chinoises où le coût de la vie a beaucoup augmenté.
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