Le président français a été accueilli par des huées et des sifflets au Parc des expositions de la porte de Versailles. Il a coupé le ruban inaugural avec 5 heures de retard après avoir débattu avec les représentants syndicaux.

Nourrir, protéger et renouveler.

C’est le sens de la politique que nous portons avec et pour nos agriculteurs. pic.twitter.com/YDsK4YN7Ft

-Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) 24 février 2024

« Macron démissionne ». « Macron vendu à l’Europe ». Depuis l’ouverture du Salon de l’Agriculture, en 1964, on n’avait pas vu ni entendu cela. Un président français hué par les agriculteurs le jour de l’ouverture de la plus grande ferme de France à Paris.
Arrivé à 8 heures du matin, Emmanuel Macron a pris un petit-déjeuner avec des représentants syndicaux dans un salon à huis clos. Mais déjà, des affrontements entre agriculteurs et policiers nombreux ont éclaté à l’extérieur du salon. Puis à l’intérieur. Cela a rendu difficile pour le président de couper le fameux ruban tricolore inaugural.

Tournure des événements

Il a alors improvisé un débat de près de deux heures avec des représentants syndicaux. Ce fut un débat difficile, direct et sans fioritures, au cours duquel nous nous sommes tout dit, franchement, les yeux dans les yeux, en parlant bas. C’est un art dans lequel Emmanuel Macron excelle. Il aime les bons combats et maîtrise l’art du spectacle. Il a sans doute réussi à s’imposer, à apaiser la colère de son entourage et à retourner la situation à son avantage. Le président a donné rendez-vous à ses interlocuteurs « dans trois semaines, chez lui » pour faire le point sur l’avancement de ses engagements.

« Je vais ouvrir ce spectacle, calme ou pas calme ».

Il a ensuite dû descendre dans l’arène, bien décidé à « ouvrir le spectacle, calme ou pas calme ». Alors que les sifflets se faisaient plus forts, le Président descendit vers les stands des éleveurs, discutant avec certains d’entre eux, dégustant un morceau de fromage au passage, se serrant la main et répondant à de nouvelles questions. Ensuite, le ruban tricolore a été coupé avec de gros ciseaux. Un peu plus loin, dans une ruelle, de nouvelles échauffourées éclatent avec la police. Le Président a poursuivi sa déambulation parmi les stands des agriculteurs venus de toute la France.

Annonces et réunion

Fort de trois semaines de colère des agriculteurs, le président français a pris de nombreux engagements auprès des représentants des syndicats agricoles. Tout d’abord, il a exprimé sa volonté de protéger les revenus des agriculteurs en instaurant des prix minimaux dans le cadre d’une nouvelle loi régissant les relations entre les acteurs de l’industrie agroalimentaire.
Face aux difficultés rencontrées par certaines exploitations, le Président a indiqué que dès la semaine prochaine, les ministres concernés réuniraient les banques concernées et les différents acteurs pour mettre en place des plans de trésorerie.
Plus largement, il entend faire reconnaître dans la loi l’agriculture et l’alimentation comme un « intérêt général majeur pour la France ».
Le président Sarkozy a annoncé que dans trois semaines, il réunirait à l’Élysée « tous les syndicats et tous les secteurs agricoles » pour tenter de répondre à la colère des agriculteurs.

SALON AGRICULTURE : La situation dégénère alors qu’Emmanuel Macron mange du fromage et déambule sous les huées dans les allées du #SalonAgriculture.pic.twitter.com/8gVEofutno

— Infos Françaises (@InfosFrancaises) 24 février 2024