Une superficie plus grande que la taille de la Grèce a été ravagée – cet été 2023 – au Canada. Là-bas, la lutte contre les incendies est partagée entre le gouvernement fédéral, les provinces et les municipalités. Dans l’Ouest canadien, la ville de West-Kelowna a en partie brûlée en août. Sur place, les habitants saluent les actions des pompiers et des autorités.
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Avec notre correspondant dans l’ouest canadien, Léopold Picot
À West-Kelowna, dans l’ouest du Canada, les pompiers de la ville sont vus comme des héros. Ils ont lutté trois semaines non-stop contre les flammes au mois d’août. Les habitants ont même livré des repas à la caserne et les ont applaudis.
Ils accordent également le rôle des autorités fédérales : elles ont envoyé les forces armées canadiennes et des moyens techniques très rapidement pour appuyer les efforts sur le terrain. Des pompiers d’Alberta, du Québec, et de toutes les autres provinces sont même venus soutenir leurs collègues sur place.
Mais il demeure tout de même une forme de démission, car le Canada brûler chaque année. Les habitants ne se demandent donc pas si leurs jardins vont être réduits en cendre, mais bien quand.
Plus de budget pour la prévention
Après les incendies, le chef des pompiers de West-Kelowna, Jason Brolund, est allé à l’ONU sur l’invitation du premier ministre, Justin Trudeau. Là-bas, il a demandé aux autorités, avec une certaine lassitude – celle d’être toujours le premier recours quand les feux brûlent – de faire des efforts.
Car même si la coordination est plutôt efficace entre les actions locales, provinciales et fédérales, tout n’est pas rose. À la place de déployer les forces armées canadiennes, de débloquer des fonds, de payer des milliers de pompiers pour tenter de maîtriser les incendies, Jason Brolund voudrait plus d’investissement dans la prévention.
Le mais ? Sécuriser les maisons toute l’année, en encourageant les habitants à avoir les bons réflexes, comme retirer les broussailles au sol dans le jardin ou nettoyer les toits. Un appel entendu par le fédéral, qui va augmenter les budgets de certains programmes de prévention.
Les pompiers demandent aussi plus de moyens techniques, comme des hélicoptères capables de agrandir de l’eau même pendant la nuit, ou encore de se baser sur les caméras de sécurité des habitants pour détecter un départ de feu.
Plusieurs mesures annoncées
Après l’arrêt des feux il y a plus de trois mois, les gouvernements du Canada ont annoncé quelques mesures. Le gouvernement de Trudeau et les provinces ont mis en place soit des cagnottes, soit des aides directes pour les personnes touchées.
Un système satellite, « Garde-feu », est en développement. Il fournira des données depuis l’espace en temps réel pour les pompiers, mais il n’arrivera pas avant 2029.
Reste une critique sur laquelle le gouvernement de Trudeau peine toujours à répondre : sa politique climatique. Certaines associations dénoncent la schizophrénie du Canada. D’un côté, le fédéral regrette que les incendies soient dus aux dérèglements climatiques. De l’autre, entre 2019 et 2021, le pays a subventionné les énergies fossiles dix fois plus que les énergies renouvelables.
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