Après «The Making of Joan of Arc», le couple marié Caroline et Thierry Dehayes poursuivent leurs enquêtes sur la femme de chambre de France jusqu’au château de Jaulny (54) où l’on peut encore admirer le portrait de Joan Des Armoisses.

Ce sont des enseignants, des professeurs d’histoire et de littérature au Mans. Mais Caroline et Thierry Dehayes auraient tout aussi bien pu être des flics menant des enquêtes méticuleuses à la recherche des auteurs de crimes sordides, de retrouver les réseaux de trafic de drogue ou de traquer les gros plans des réseaux de mafia. Rien de tel. Leurs recherches se concentrent sur une figure historique extraordinaire qui a changé le cours de notre histoire et dont la vie et la mort restent enveloppées de mystère épais. Qui était cette femme médiévale qui a osé se libérer de tous les codes et tabous de son temps et que nous appelons à tort Joan d’Arc?

Un mythe fabriqué à partir de tissu entier

Pour répondre à cette question simple, Caroline et Thierry Dehayes sont allés chasser. Ils ont fouillé des bibliothèques, des archives publiques et privées, ont visité des dizaines de châteaux et de cathédrales et ont interrogé des témoins (de cette époque). Et enfin, ils ont publié deux œuvres.

Le premier, en 2021, s’intitule «La fabrication de Joan d’Arc». Les auteurs démontrent, avec des preuves à l’appui, que le mythe de la petite Lorraine Shepherde qui a sauvé le roi de France a été fabriqué à partir de tissu entier. Une légende conçue pour nourrir le récit national. Non, Joan, appelé «d’Arc», n’est pas née à Domrémy, elle n’était pas une bergère, elle n’a pas été brûlée à Rouen sur un grand bûcher. Elle n’était pas non plus la fille de pauvres ouvriers, mais une princesse de sang royal. Joan du Lily, Maid of France, était la fille de la reine de France, Isabeau de Bavière, et son amant notoire, Louis d’Orléans.

Une seconde vie

Le deuxième ouvrage intitulé «La deuxième vie de Joan d’Arc, un Lorraine Firebrand», publié en juin 2025, est la suite logique de la première. Les auteurs discutent avec des détails abondants et des documents irréfutables la vie de Joan après le mercredi 30 mai 1431, la date du célèbre bûcher de Rouen, jusqu’à sa mort vraisemblablement en 1449.

La femme de chambre de France réapparaît en 1436; Elle est reconnue par tous, notamment par ses frères Pierre et Petit Jean, mais aussi par les citoyens de Metz, les Bourgeois d’Orléans, par l’évêque Regnault de Chartres – le même qui a couronné le roi Charles VII à Reims. Et même par le roi! Les documents sont là. Incontestable. Les auteurs vont encore plus loin; Ils examinent la bannière de Joan sous une loupe, ses armoiries, les différentes statues et images de la femme de chambre à gauche avec le temps. Les indices sont nombreux. Chacun confirme les éléments précédemment rassemblés et s’ouvre vers de nouveaux fils, chacun plus solide que le précédent.

Sculptures sur les poutres

Jusqu’au château de Jaulny, à Meurthe-Et-Moselle, où Joan du Lily, femme de chambre de France, qui est devenue Lady Joan Des Armoisses, a vécu. C’est ici que l’on peut encore admirer son portrait en médaillon sur la cheminée du salon de cérémonie, face à son mari, le chevalier Robert des Armoisses.

Caroline et Thierry Dehayes ont également découvert sur les poutres des sculptures énigmatiques du vieux château pour un œil non informé. Mais qui, pour eux, se réfèrent à un chiffre de l’entourage du roi. L’ornementation des poutres médiévales nous ramène à Joan et à son illustre lignée.

Les auteurs continuent leur quête d’indices jusqu’à l’église de Pulligny-sur-Madon (54), puis leur enquête les mène à la basilique royale de Cléry-Saint-André.

Non, Joan d’Arc n’est pas le petit berger sans instruction et presque idiot de nos livres d’histoire, comme le montrent Caroline et Thierry Dehayes. Mais une femme de grande naissance avec un caractère fort dont la foi et le courage ont changé le cours de l’histoire.

«The Making of Joan of Arc» par Thierry et Caroline Dehayes (Atlande Publishing) 19 €

«La deuxième vie de Joan d’Arc, un Lorraine Firebrand», par Caroline et Thierry Dehayes (Atlande Publishing). Préface des nouveaux propriétaires de Jaulny Castle, Emmanuel Pénétrat et Aurore Thiébaut. Juin 2021. 21 €