François Bayrou peaufine les « derniers réglages de son gouvernement », qui ne sera pas connu avant 18 heures, ce lundi 23 décembre. Alors qu’une annonce était envisagée lundi matin après avoir été reportée dimanche soir, il faudra encore attendre en raison du deuil national à Mayotte, dévastée par le passage du cyclone Chido. 

Une minute de silence doit être observée dans tout le pays à 11 heures en hommage aux victimes de la catastrophe, dont le bilan provisoire s’élève à 35 morts et 2 500 blessés. Malgré le contexte, François Bayrou veut tout de même annoncer sa liste de ministres « en une seule fois » et « avant Noël ». 
À LIRE AUSSI « Il ne nous donne rien » : pourquoi François Bayrou irrite le bloc centralSi l’exécutif choisit de ne pas faire d’annonce officielle lundi, le gouvernement serait donc connu mardi 24 décembre, veille de Noël et début de la trêve des fêtes de fin d’année. Ce week-end, le président des députés MoDem, Marc Fesneau, avait assuré que le choix des ministres était bien avancé : « La structuration des grands pôles ministériels est fixée. »

Borne, Darmanin, Bertrand…

Ainsi, les noms de l’ex-Première ministre Élisabeth Borne ou de l’ex-ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin sont évoqués pour entrer dans l’équipe de François Bayrou, tout comme celui de Xavier Bertrand, président des Hauts-de-France et figure du parti de droite Les Républicains (LR). Ce dernier, cité pour la Justice, est un irritant pour le Rassemblement national, qu’il a longtemps combattu.

Sur BFMTV, le vice-président du RN Sébastien Chenu a lancé : « Qui comprend ce que veut faire François Bayrou, à part recycler ceux qui se sont trompés ? » Il a cependant réaffirmé que sa formation n’était « pas partie pour voter une motion de censure immédiate ».

À LIRE AUSSI Étonnez-nous, Bayrou… Quant à Gérald Darmanin, ex-LR rallié à la macronie, il a publiquement fait acte de candidature pour le Quai d’Orsay, où l’actuel ministre des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot (MoDem), aimerait rester. À gauche, l’ancien ministre socialiste François Rebsamen, 73 ans, a annoncé dans La Tribune dimanche être « prêt » à rejoindre le gouvernement, vantant sa « relation de confiance » de longue date avec François Bayrou.

Un socle gouvernemental proche de celui de Barnier ?

De son côté, le Parti socialiste a formellement refusé de participer au gouvernement et son chef, Olivier Faure, est sorti déçu de Matignon jeudi dernier, se disant « consterné de la pauvreté de ce qui (a été) proposé » et n’excluant pas de censurer le tout nouveau Premier ministre, allié de la première heure d’Emmanuel Macron.

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Samedi soir, le chef des députés Les Républicains, Laurent Wauquiez, a confirmé à ses troupes qu’il s’orientait vers une participation de son parti au gouvernement, moyennant des engagements écrits du Premier ministre « avec des précisions sur la feuille de route », notamment budgétaire. Il a également indiqué qu’il n’entrerait pas lui-même dans l’équipe Bayrou après avoir ambitionné de prendre le portefeuille des Finances.

Parmi les sortants, Bruno Retailleau (Intérieur), Catherine Vautrin (Territoires), Rachida Dati (Culture) et Sébastien Lecornu (Armées) devraient rester, probablement aux mêmes portefeuilles. Le socle gouvernemental du centriste serait ainsi finalement assez proche de celui du LR Michel Barnier, renversé le 4 décembre par une motion de censure de l’Assemblée nationale, après trois mois en poste.